Un simple battement d’aile peut provoquer une tornade à l’autre bout du monde. C’est l’effet papillon.
Mon effet papillon à moi, c’est qu’un simple battement cil provoque systématiquement un cyclone dans ma vie de tous les jours.
Je m’explique : je suis un papillon, je n’ai pas d’ailes mais je bats des cils. Je bats des cils quand je fume une cigarette, je bats des cils quand je démonte mes étagères, je bats des cils quand je grimpe dans le bus, je bats des cils quand je fais la cuisine. Et ma vie est une tornade géante.
Retour à J moins 10 :
Mercredi 12 mai — Je fume une cigarette. Dernière latte, battement de cil, et lâcher de mégot un peu trop tôt. Le sens du vent joue contre moi, la cigarette vient se nicher dans ma bottine. Je suis en jupe, ma cheville brûle, et mes Dim-up avec. Action-réaction : j’appuie pour stopper l’incendie. Petite cause, grands effets : embrasement de bas et trou de mégot dans la cheville. Ça fait un mal de chien.
Vendredi 14 mai — Je prends le bus de 08h07, je valide mon titre de transport. Rangement de pass Navigo, démarrage impromptu de bus, battement de cil, vacillement et écrasement de nez contre barre. Je suis fatiguée d’être empotée.
Jeudi 20 mai — Nettoyage de printemps, tout y passe, même les étagères du placard. Il me faut les démonter pour les décrasser. Soit, je démonte. Battement de cil, ripage d’étagère, chute sur pied et craquement d’os. J’en ai marre d’être moi.
Samedi 23 mai — Dîner presque parfait. Au menu : parmentier de canard aux patates douces. Parfaitement réussi, je suis au top du timing et en pleine extase devant mon œuvre culinaire. Battement de cil, lâcher de plat et giclage de parmentier sur carrelage. Je suis au comble du désespoir.
Coupez-moi les ailes, brûlez-moi les cils, faites comme vous voudrez, mais pitié, rendez-moi ma cheville, mon nez, mes pied et mon putain de parmentier ! Je veux plus plus être un papillon, je veux juste rester une larve, me tapir dans mon cocon pour que les petites causes restent parfois sans conséquences.
Toujours aussi délectable de te lire...j'apprécie beaucoup ton style.
RépondreSupprimerJ'ai bien souri, après une longue soirée au taf! Merci ;-)
RépondreSupprimerTrès talentueuse!!! Bravo!!!
RépondreSupprimerAllez donc voir où se cache l'inspiration!
RépondreSupprimerDans un papillon de parmentier,
une papillote de dim-up,
une poussière de bus intempestif.
Surtout Christelle, ne prends pas de vacances.
Les cils sont rebelles: ils te rendent parfois la vie dure à ce que je vois !
RépondreSupprimerMais la vie serait-elle toujours aussi belle sans ces dérapages de tous les jours ?
Décidément en te lisant, je regrette d'autant que tu ne sois pas passée au Salon, je suis sûre que tu aurais remporté le grand prix de mon "Métissage des mots" ...Bises
RépondreSupprimerUn bisou au retour d'Alger...
RépondreSupprimer...un manque d'inspiration...où serais-ce le soleil otn mot d'excuse?!? quoique, quel merveilleux mot d'excuse je dis;-)
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